Si le numérique dans le secteur de l’éducation représente un enjeu fort pour la formation des (futur•e•s) élèves français•es, il représente aussi une mine d’or économique comme en témoigne le marché exponentiel des MOOCS.
Alors que le gouvernement français a signé, sans consultation publique, plusieurs partenariats avec des entreprises privées à l’instar de Microsoft en novembre 2015, il parait essentiel de mettre en lumière la dimension éthique de cette problématique.
Il est à craindre que ces industries éducatives numériques influencent sinon instrumentalisent l’éducation. La question du choix de l’acteur qui élaborera ces outils est déterminante, dans la mesure ou celui-ci imposera de fait une “vision (économique) du numérique”.
L’Etat est, en effet, garant des usages, de la qualité et de l’efficacité pédagogique des outils distribués pour répondre « aux missions de l’École de la République : former des citoyens instruits, éduqués, cultivés et autonomes » selon les mots de la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem.
A ce titre, bien que les écolier•e•s d’aujourd’hui soient digital natives, ils•elles ne se sont pas nécessairement construit•e•s dans une vision critique du numérique et ne sont pas exempt•e•s d’une acculturation éclairée au numérique.
Comme l’a très bien résumé Philippe Meirieu, Professeur à l’université Lumière-Lyon 2, spécialiste des sciences de l’ éducation et de la pédagogie sous cette question : « Le numérique est une question politique, à construire comme telle : sert-il au contrôle technocratique d’individus assignés à l’individualisme ou pourrait-il servir à l’émancipation collective pour l’émergence possible d’une démocratie à hauteur d’homme ? ». Comment s’asssurer que l'École numérique veille à « subordonner les outils technologiques à l’aventure intellectuelle et non l’inverse » ?