Le numérique et l’apparition de ses nouveaux supports et outils de diffusion du savoir a profondément modifié la façon dont on distribue et accède à la connaissance : encyclopédies collaboratives, plateformes open access ou communautaires, bibliothèques ouvertes, bases de données.
Si une partie de la médiation du savoir a quitté le cadre de l’ école à l’image des mooc (massive open online course), formation ouverte et à distance, la médiation en classe est elle aussi redéfinie au moyen d’outils numériques dont peuvent se saisir les enseignant•e•s.
Ces nouveaux usages induits par les des TICE (Technologies de l'Information et de la Communication pour l'Éducation)
promettent de décupler notre “intelligence collective”.
Si le numérique permet ainsi une certaine démocratisation du savoir par sa diffusion plus élargie, permet-il cependant d’améliorer les résultats ou l’épanouissement des élèves ?
Il est en effet essentiel de veiller à ce que l’augmentation de l’offre n’accroisse pas les inégalités.
Car au-delà d’une vision instrumentale d’un numérique au service de la pédagogie, le principale enjeu du numérique à la croisée de l’éducation consiste à “savoir quelle école bâtir pour une société numérique inclusive, une société qui pourrait devenir plus horizontale, plus ascendante, plus participative, plus solidaire”.
Définies en 2002 par l’UNESCO, les Ressources éducatives libres regroupent l’ensemble des matériaux d’enseignement, d'apprentissage ou de recherche appartenant au domaine public ou publiés avec une licence de propriété intellectuelle permettant leur utilisation, adaptation et distribution à titre gratuit.
Les REL promettent ainsi d’augmenter sinon améliorer la qualité des contenus d’apprentissage, de stimuler l’utilisation innovante des contenus et de favoriser la création de connaissances.
Toutefois, l'utilisation de ces outils numériques dans l'enseignement dépend avant tout de l'appropriation de ces outils par les enseignant•e•s.
Quelles formations sont en place ces dernier•e•s ? Comment assurer la transition vers l’Ecole Numérique ? Quels sont les outils à leur disposition ? Existe-t-il un quid des bonnes pratiques ? Quels sont les bénéfices escomptés ?
En 2016, la France tente de rattraper son retard par rapport à ses voisins européens par la création de ressources numériques rassemblées dans une bibliothèque en ligne à disposition des enseignant•e•s à compter du mois d’août.
Voici le retour d'expérience d'un enseignant et de wikimedia sur un projet pédagogique ouvert, collaboratif et numérique.
Lors de cette session, Claude Terosier, fondatrice de Magic Makers, vous montrera en quoi l’apprentissage du code est avant tout un prétexte pour mettre en avant et développer les compétences modernes dont la société a besoin aujourd'hui : résolution de problème, raisonnement logique, gestion de projet (définir l’objectif et les moyens), dimension collaborative, intelligence collaborative, créativité.
Si les mathématicen•ne•s français•es ont la cote à travers le monde, les mathématiques conservent une bien piètre réputation auprès des élèves. Or, et certains en ont déjà fait l’amère expérience, les mathématiques peuvent avoir une forte influence sur le parcours scolaire d’un élève. Facteur discriminant pour l’appropriation des STEM (aujourd’hui inéluctables dans nombre de secteurs), elles élèvent ou sanctionnent sévèrement le parcours académique des prétendant•e•s aux cursus.
Les résultats du rapport de l’enquête PISA menée par l’OCDE Tous égaux face aux équations ? Rendre les mathématiques accessibles à tous (juin 2016) sont éloquents. Ils démontrent en effet que l’enseignement des mathématiques creusent les inégalités et met en lumière de fortes disparités au détriment des enfants les plus défavorisés.
La France est loin d’être la mieux lotie avec un système élitiste, qui contribue à forger une certaine représentation des mathématiques, perçues dès lors comme inaccessibles. Les filles s’éloignent également plus vite que les garçons des mathématiques en raison de biais cognitifs. Ces disparités entraînent une conséquente perte de talents.
Or, au-délà de leur utilité dans la vie quotidienne de chacun•e, les mathématiques sont aussi très présentes dans notre environnement. A la base des algorithmes, elles sont les ressorts parfois invisibles des technologiques numériques qui irriguent tous les secteurs.
Quelles sont les recommandations de l’OCDE pour rendre les mathématiques plus inclusives ? Comment (re)donner confiance et intérêt aux filles et garçons devant les mathématiques ? Quelles politiques publiques peuvent être implémentées ? Quelle est la responsabilité et le rôle des mathématiciens dans la médiation de leur discipline ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter chez les enseignant•e•s, les parents ?
Si le numérique dans le secteur de l’éducation représente un enjeu fort pour la formation des (futur•e•s) élèves français•es, il représente aussi une mine d’or économique comme en témoigne le marché exponentiel des MOOCS.
Alors que le gouvernement français a signé, sans consultation publique, plusieurs partenariats avec des entreprises privées à l’instar de Microsoft en novembre 2015, il parait essentiel de mettre en lumière la dimension éthique de cette problématique.
Il est à craindre que ces industries éducatives numériques influencent sinon instrumentalisent l’éducation. La question du choix de l’acteur qui élaborera ces outils est déterminante, dans la mesure ou celui-ci imposera de fait une “vision (économique) du numérique”.
L’Etat est, en effet, garant des usages, de la qualité et de l’efficacité pédagogique des outils distribués pour répondre « aux missions de l’École de la République : former des citoyens instruits, éduqués, cultivés et autonomes » selon les mots de la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem.
A ce titre, bien que les écolier•e•s d’aujourd’hui soient digital natives, ils•elles ne se sont pas nécessairement construit•e•s dans une vision critique du numérique et ne sont pas exempt•e•s d’une acculturation éclairée au numérique.
Comme l’a très bien résumé Philippe Meirieu, Professeur à l’université Lumière-Lyon 2, spécialiste des sciences de l’ éducation et de la pédagogie sous cette question : « Le numérique est une question politique, à construire comme telle : sert-il au contrôle technocratique d’individus assignés à l’individualisme ou pourrait-il servir à l’émancipation collective pour l’émergence possible d’une démocratie à hauteur d’homme ? ». Comment s’asssurer que l'École numérique veille à « subordonner les outils technologiques à l’aventure intellectuelle et non l’inverse » ?
Si le numérique dans le secteur de l’éducation représente un enjeu fort pour la formation des (futur•e•s) élèves français•es, il représente aussi une mine d’or économique comme en témoigne le marché exponentiel des MOOCS.
Alors que le gouvernement français a signé, sans consultation publique, plusieurs partenariats avec des entreprises privées à l’instar de Microsoft en novembre 2015, il parait essentiel de mettre en lumière la dimension éthique de cette problématique.
Il est à craindre que ces industries éducatives numériques influencent sinon instrumentalisent l’éducation. La question du choix de l’acteur qui élaborera ces outils est déterminante, dans la mesure ou celui-ci imposera de fait une “vision (économique) du numérique”.
L’Etat est, en effet, garant des usages, de la qualité et de l’efficacité pédagogique des outils distribués pour répondre « aux missions de l’École de la République : former des citoyens instruits, éduqués, cultivés et autonomes » selon les mots de la ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Najat Vallaud-Belkacem.
A ce titre, bien que les écolier•e•s d’aujourd’hui soient digital natives, ils•elles ne se sont pas nécessairement construit•e•s dans une vision critique du numérique et ne sont pas exempt•e•s d’une acculturation éclairée au numérique.
Parmi ces pratiques éducatives collaboratives, on retrouve: le mentorat, système d’entraide entre élèves ou étudiant•e•s; le design-thinking, la mise en place d’une pédagogie “en mode projet” leur permettant de réfléchir collaborativement à la construction d’un projet, méthode collaborative et empathique venue des Etats-Unis (MIT); l’apprentissage par “trials and error”, méthode qui consiste à valoriser l’échec et l’esprit d’ équipe dans la mesure ou ceux-ci favorisent l’apprentissage et incite à la résolution collective.
Ces pratiques permettent aux élèves et aux étudiant•e•s d’acquérir les compétences valorisées et valorisables, de plus en plus requises dans le monde du travail : confiance, esprit d’entraide et de collaboration, autonomie, capacités de communication et de leadership.
Comment implémenter et évaluer les pratiques collaboratives à l’école ? Quelles sont aujourd’hui les initiatives en France ? Sont-elles appelés à rester marginales ou à refonder en profondeur le système éducatif français ? t