A la fin de l’année 2014, Sony Pictures Entertainment relance la franchise Ghostbusters en annonçant un nouvel épisode prévu pour l’été 2016 qui a suscité de vives désapprobations en raison d’un casting renouvelé.
Le parti-pris d’avoir remplacé les quatre héros scientifiques masculins par des femmes génère énormément de critiques négatives sur les réseaux sociaux dont certains utilisateurs fustigent la démarche féministe qu’ils taxent de « propagande ».
C’est un choix pourtant audacieux qui permet de dénoncer la représentation réductrice de la femme des deux premiers films réalisés dans les années 80.
Si la polémique toujours d’actualité à l’approche à la sortie du film nous révèle combien les représentations des femmes sont enfermées dans des stéréotypes, le 7ème art n’a rien à envier aux autres formes de représentation culturelles.
Les mêmes biais de genre sont présents dans les jeux vidéos, la bande-dessinée ou encore, dans les manuels scolaires...
Cette conférence s’attachera à expliquer ce que sont les biais de genre et de montrer comment les femmes et les hommes sont représentés dans les STEM.
s ne représente que 34 % (enquête Yfactor) des ressources humaines - en comptant les postes administratifs.
Or l’inclusion des femmes dans les métiers de la recherche et de l’innovation, les STEM, représente une opportunité économique de taille tant pour la France que pour les femmes. Ce sont des secteurs porteurs souvent en manque de talents.
Renforcer l’utilisation des technologies clefs, en particulier l’informatique et les télécommunications, pour promouvoir l’autonomisation des femmes est à ce titre recommandé par les Nations Unies.
Quelles sont à ce jour les initiatives en faveur de l’inclusion des femmes dans l’économie ? Quelles sont les motivations ? Quels sont les obstacles à dépasser ? Quelles sont les politiques publiques efficaces à implémenter ? Quelles sont les meilleures pratiques à adapter aux autres pays?
Face à la sous-représentation des femmes dans les STEM, si plusieurs initiatives peuvent se révéler efficaces pour favoriser leur inclusion dans ce domaine, il y en a une en laquelle nous croyons fortement: la sensibilisation & l’engagement des hommes.
En effet, ils ont un rôle formidable à jouer : l’appropriation par les hommes des enjeux économiques et sociaux sous-tendus par la sous-représentation des femmes dans les STEM permet de faire émerger davantage de prise de conscience, de faire évoluer les mentalités et les comportements au quotidien et de faciliter ainsi une meilleure inclusion des femmes.
Loin de fustiger ou de condamner les comportements des un•e•s ou des autres, cette démarche, au contraire, a pour but de rassembler, fédérer et décomplexer la parole sur ce sujet.
Au sein de ce talk, retrouvez plusieurs hommes qui se sont engagés en faveur d’une meilleure inclusion des femmes.
Quelles sont leurs motivations, leurs objectifs, leur discours et les actions qu’ils ont mis en place? Dans quelle mesure la prise de parole par les hommes a-t-elle une influence différente sur les hommes et les femmes ?
Face à la sous-représentation des femmes dans les STEM, comment inverser la tendance ?
Si l’effort de parité par la mise en place de quotas peut s’avérer être une solution à court terme, cette solution n’est souvent pas suffisante. Il faut mettre en place de nouvelles pratiques, des campagnes de sensibilisation au sein des entreprises, des institutions et des écoles. Car si la solution des quotas vient agir sur le plan de l’inclusion sur le marché du travail, il faut aussi traiter le problème en amont. En effet, sensibiliser les filles
aux potentiels des STEM afin de favoriser leur orientation vers ces filières est un enjeu fondamental.
C’est là aussi, que l’influence des role models prend toute son importance. Leur impact sur les jeunes filles et les femmes peut s’avérer déterminant. Aussi, il est essentiel de leur montrer qu’il existe une diversité de modèles féminins à suivre.
Mettre en place par la suite des initiatives de mentorat et de coaching afin de poursuivre le travail et d’accompagner les jeunes filles et les professionnelles sur le temps long et le marché de l’emploi, est aussi nécessaire.
Et accompagner le tout de politiques publiques incitatives voire obligatoires telles que la loi Copé-Zimmermann.
Quelles sont les initiatives à poursuivre ou mettre en place? Quelles sont les plus efficaces ? Comment mesurer leur impact?
La problématique des femmes et des STEM correspond à deux exigences, celles d’une double inclusion : l’inclusion des femmes dans les domaines des STEM et l’inclusion des STEM dans le système de représentation des femmes.
Une solution pour y parvenir serait de favoriser l’interdisciplinarité entre le champs des STEM et d’autres disciplines telles que les sciences humaines et les arts.
En effet, l’introduction de l’interdisciplinarité au sein des cursus scolaires pourrait favoriser l’appétence pour les STEM. Elle pourrait donner aux étudiant•e•s une autre vision de ces domaines, conférer aux STEM de nouvelles dimensions.
Prenons les mathématiques, par exemple, plusieurs chercheurs et professeurs ont tenté d’attirer à de multiples reprises l’attention du public et des professionnels de l’éducation sur le caractère abstrait que pouvaient revêtir les maths telles qu’elles sont enseignées et le danger que représente le manque de corrélation faite entre la discipline et ses applications quotidiennes et transdisciplinaires.
A l’inverse, l’art, par exemple, se révèle être un formidable outil pour la construction et le développement d’une pensée critique à l’égard des STEM.
En ce sens, l’ouverture, le décloisonnement global des disciplines peut-il s’avérer être un vecteur de diversité? d’inclusion? de créativité et d’innovation ?